Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Page principale

Basquiat

Un court article sur Basquiat que j'ai écrit l'année dernière.

Jean-Michel Basquiat voit le jour le 22 décembre 1960 dans l'état de New York. Sa mère, pourvue d'une grande sensibilité artistique et psychologiquement instable, l'initiera à l'art en le guidant à travers les plus grands musées, dans l'espoir de lui transmettre une culture artistique. Dès ses premières années, Basquiat manifeste un vif intérêt pour le dessin, garnissant tout ce qui tombe à sa portée, objets, papiers, journaux et livres, de son style déjà excentrique. À l'école, il sera confronté à la critique des autres élèves qui riront sans retenue de ses dessins bruts et anicroches. Déjà, Basquiat se rend compte de son instabilité graphique et avouera plus tard avoir toujours trouvé mal dessiner. Basquiat souffre à cette époque d'incompréhension, il n'arrive pas à comprendre que personne ne puisse apprécier son talent et sa créativité, et l'enfant s'isole dans le dessin dans l'espoir de mieux se comprendre. À cours de matériel et pourvu d'une motivation toujours grandissante, il couvrira les meubles et murs de son appartement de ses créations marginales, originales et primitives, ce qui lui fera perdre son logis et l'obligera à dormir dans une boîte de carton dans les parcs de New York, sa mère étant internée en établissement psychiatrique. En 1976, sa détermination à partager sa perception de l’esthétique atteint son apogée alors que son désir effréné de créer lui fait submerger les murs de New York de ses dessins, graffitis, TAGS et textes absurdes. Il y met tellement d'emphase et d'ardeur que son nom vient qu'à se répandre au sein de la ville, telle une épidémie extrêmement contagieuse. Basquiat vit aussi à cette époque de poésie et de musique, ce qui lui permet de décupler ses concepts étranges et extravagants. Il superposera des appels téléphoniques à sa musique d'ambiance psychédélique et modifiera des extraits vidéos afin de l'amalgamer à ses créations musicales. Sa musique s'inspire de ses deux plus grands idoles, Hendrix et Joplin, tous deux morts d'overdose à 27 ans. Plus ou moins conscient du poids de ses actes, il fera le portrait d'une serveuse à l'aide d'un couteau dans le sirop d'érable, directement sur la table d'un restaurant. Rien n'échappera à son pouvoir créateur fulgurant et tout ce qui lui tombera sous la main subira la transformation de son style décalé, cru et désorganisé. Vers 1981, Basquiat rencontre Andy Warhol avec qui il se liera d'amitié plus tard, l'un des peintres les plus significatifs de l'histoire de la peinture, et lui vend quelques oeuvres que l'artiste reconnu mettra un certain temps avant d'apprécier. Par l'intermédiaire de Warhol, Basquiat participe à grands nombres d'expositions et en attirant l'attention des plus grands artistes de l'époque, se fera offrir un atelier par Annina Nosei, qui lui permettra de s'exprimer plus largement. En 1983, la valeur de ses oeuvres ne cesse de croître et l'une d'elles, Flesh and spirit, se vend 12.000 dollars. Son instabilité mentale et sa confusion ne cessent de s'accentuer alors qu'il commet des actes sérieusement anormaux, comme peindre sur les toiles des autres artistes sans leurs conssentements, les qualifiant d'impersonnelles. Dans la même année, dû à un conflit avec une galerie qui l'exposait, il lacérera plusieurs de ses propres créations. En 1984, même si le prix de ses oeuvres ne cesse d'augmenter, sa qualité de vie plonge dangereusement vers la déchéance physique et psychique alors qu'il a recours à l'héroïne pour apaiser ses épisodes de paranoïa. En 1987, survient la mort de Warhol, qui affectera profondément l'artiste devenu seul et qui se retirera du monde de l'art afin de mieux faire le deuil. En 1988, dû à une détérioration physique très grave, Basquiat prend l'initiative d'arrêter complètement les drogues et se fait la promesse de rester sobre. Les critiques se font alors rudes et cruelles pour lui, allant même jusqu'à dire que sa virtuosité s'était restreinte depuis sa sobriété et que ses oeuvres n'avaient plus d'intérêt. Sûrement incapable de supporter cette critique qui l'anéantit, Basquiat s'injecte une surdose d'héroïne qui met fin à ses jours. Il avait 27 ans.

Au premier coup d'oeil, les oeuvres de Basquiat peuvent sembler crues et vides de sens, voir même terriblement laides, mais bien au contraire, elles en sont extrêmement riches et conceptuellement complexes, constituées d'une esthétique perçue par un rêveur immodéré, lunatique et extravagant. Contempler ses oeuvres, c'est redécouvrir le monde à travers les yeux d'un enfant. Ses créations expriment une naïveté enfantine allant à l'encontre de toute contraintes intellectuelles et idées conventionelles et ses traits anicroches, superposés à plusieurs couches de couleurs désorganisées, laissent transparaître une instabilité évidente et une angoisse contagieuse. La disposition de ses figures, bien que très déstructurée, démontre au contraire une objectivité appliquée surprenante et les étendues et le choix des couleurs fidèles au pays de ses origines, émanent d'une sensibilité innée et sans pareil. Basquiat est un artiste marginal ayant échappé au moule de la société. Il a su rester un enfant et exprimer le monde sous sa forme la plus primitive, traitant des sujets les plus à jour et prédominants des années 80. Là réside le secret de son génie.

 "Le génie, c'est l'enfance retrouvée à volonté." [Baudelaire]

"J'ai mis toute ma vie à savoir dessiner comme un enfant." [Picasso]

Ecrit par mouha, le Jeudi 1 Mars 2007, 17:27 dans la rubrique "Divers".

Repondre a cet article

Quelques artistes que j'admire

































Youtube