Dans les ruelles de mon salon
Témoignage de Charles Blanchet, Enseigent d'art plastique à la polyvalente de Mondrelle (1991-1993) Je ne sais pas par où commencer pour parler de Edward. Il était si particulier et déconcertant. Quand je lui parlais, il me regardait d'un air impatient, comme si ce que je lui partageais lui était inutile. Il ne mettait d'ailleurs rien en pratique de tout ce que je lui enseignais. À chaque nouveau projet, il déviait le sujet de façon à respecter les critères de notes et en faisait une création étrange et indescriptible. Il avait beaucoup de difficulté à créer une forme conventionnelle et ses traits étaient tous irréguliers, mais c'est tout de même sans jamais se décourager qu'il continuait à s'appliquer et mettre beaucoup d'attention sur ses créations. Un sentiment d'hostilité s'était établi entre moi et lui, dû au fait qu'il me rejetait à chaque fois que je tentais de l'approcher. Je tentais de l'encourager en lui disant qu'il avait beaucoup de talent, mais il ne semblait pas vraiment y porter attention. Un jour, il me dit que rien ne servait de l'encourager car il était convaincu que je ne comprendrais rien à ce qu'il fait. C'était dommage d'être autant prolifique et de ne pas porter attention aux critiques des gens. À cette époque, les seules personnes à qui il partagait ses dessins et peintures était au personnel du musé de Mondrelle ou aux artistes exposant dans les nombreux vernissages où il se pointait de façon aléatoire et par envie. Je me souviens très bien de sa façon malhabile de socialiser, et il l'assumait, mais pourtant, malgré tout, j'aurais bien aimer qu'il tente de parler davantage, car c'était une bonne personne, avec d'humbles valeurs et qui avait une perception particulière de ce monde.
Ecrit par mouha, le Samedi 10 Mars 2007, 18:14 dans la rubrique "Divers".
