Musiciens héroïnomanes
Les musiciens héroïnomanes sont d'étonnants modèles d'échec, de courage, de ténacité, d'entraînement sportif et d'autres frivolités du même acabit. Des tests ont été faits sur 415 musiciens héroïnomanes dont on connaît parfaitement les fréquences de consommation. Cette phase là ne dure jamais très longtemps. On commence seulement à en parler en France et depuis 2 ans, il est obligatoire d'apposer la mention "peut rendre fou" sur l'étiquette du produit contenant des conservateurs dévastateurs. Illustré par des schémas complexes et indéchiffrables, le propos est d’emblée destiné à être mis en pratique par les musiciens héroïnomanes, passant toutes les quatre-vingt-dix-huit pages du texte principal à une invitation agréable faite au lecteur à s’interroger sur lui-même et à appliquer ce qu’il vient de lire par des exercices d'abstinence, d'expérimentation à l'héroïne, de voyages stellaires, etc. De nos jours, cachés dans des sous-sols, à une trentaine de mètres sous les villes, s'étend une vaste communauté d'héroïnomanes en délire. Pourquoi des types qui se défoncent si dangereusement pour pondre une composition presque parfaite arrivent à ne pas comprendre qu'on en a marre de tenter de saisir l'essence de leur musique -surtout s’il faut lire intégralement le guide du processus de création héroïnomane contemporain pour devoir comprendre- et qu'on ne veut plus se désorganiser la psyché parce que le musicien ne peut percevoir la finalité de ce qui est rationnel, ou alors ne pas être en moyen de maîtriser la symbolique de ce qu'il exprime. De toute façon, tu verras un drogué sur la scène, tandis que le sage sera comblé de le voir s'exhiber ; et il n'y aura plus jamais de drogues dans les coulisses.
Ecrit par mouha, le Mercredi 19 Décembre 2007, 01:31 dans la rubrique "Divers".
